Tribune libre

Nouvelles facultés de médecine , Il était temps !

 

En étant logique et conséquent, cela parait évident qu’on ne peut abandonner à des apprentis la santé des bonnes gens. Des apprentis sans apprentissage qui n’auront jamais été confrontés à la pratique médicale. Le pire c’est qu’ils n’auront jamais rien appris de personne. Car si la médecine d’Hippocrate n’avait ni CHU, ni les moyens techniques actuels, on ne saurait faire abstraction de l’enseignement et du mentorat en médecine. Selon l’Observatoire de Ressources Humaines pour la Santé de l’Afrique (OMS), la FMSB comptait en 2009,20 Professeurs titulaires, 39 Maîtres de conférences, 45 Chargés de cours, et 36 Chargés de cours assistants . Ne disposant pas de données sur l’effectif administratif des autres facultés de médecine publiques, on peut supposer certains professeurs issus de Yaoundé I se dévoueront pour cumuler des chaires. Selon le site internet de l’Université des Montagnes, plus de 200 ‘’enseignants’’ ont dispensé des cours entre 2000 et 2008 [5]. Ces enseignants que l’on suppose qualifiés, étaient soit des permanents,soit des vacataires ou associés, soit encore des missionnaires ?… Les enseignants de la Faculté de Médecine de Yaoundé I ne pouvant se démultiplier, la transmission des bases de ce métier pas comme les autres sera abandonnée dans le secteur privé au tout venant, sans contrôle. En 2009, 100% des professeurs titulaires de la Faculté de Médecine de Yaoundé avaient plus de 50 ans. Sachant que le Cameroun n’a présenté que 5 candidats au Concours d’agrégation en 2010 contre 35 pour la Cote d’Ivoire ou le Sénégal [6], on peut dire que l‘urgence est de former les formateurs.

L’enseignement est le seul garant de la transmission de standards cliniques, diagnostiques et éthiques dans le contexte économique actuel du pays. En cela le strict professionnalisme, la discipline et la rigueur de la pratique médicale sont à notre portée !

Même si l’engouement des populations autour de ses nouveaux établissements est légitime et que les besoins des populations sont réels, il ne faut pas se précipiter. Aussi volontaires que ces aspirants carabins puissent être, ils doivent être informés pour être mieux formés. Ces jeunes doivent s’assurer qu’au bout de 7 ans d’études, ils ne seront pas des médecins généralistes au rabais, refoulés des concours de spécialisation du Cameroun ou d’ailleurs.

 VANK 13.01.2011

[1] Source : Ministère du Plan et de l’Aménagement du Territoire, 2006

[2] Source : Profil en Ressources Humaines pour la santé du Cameroun, AHWO, 2009

[3] www.cameroun-online.com

[4] www.fmsb.uninet.cm

[5] www.udesmontagnes.org

[6] www.cames.bf.refer.org

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Ngounou Nzietchueng Caline

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