C’était la réalité. Les associations agissaient toujours au nom de quelque chose, très souvent l‘’’aide’’ humanitaire, ou l’’’aide’’ à la région d’origine, occultant le fait que la santé n’est plus une faveur humanitaire accordée, mais un droit que doivent garantir des structures construites à cet effet. Les médecins pour leur part n’avaient pas tellement brillé par leur présence, pour apporter la connotation professionnelle aux solutions recherchées jusque-là. L’ Ordre par exemple avait peu communiqué avec sa base alors dispersée, les médecins, qui en retour semblaient ne pas vouloir communiquer avec l’Ordre, à regret.

Il était certainement temps que tout ca change. Mais d’ici là, il y aurait pas mal de chemin, pensait très fort la plupart des médecins.

Voilà le contexte dans lequel l’idée de MEDCAMER germe. Le rêve de changer nos conditions d’exercice, pressé par la réalité quotidienne, ne laissait que l’option de créer un nouvel espace associatif médical global, au risque de créer la confusion, confusion de laquelle naitrait la clarté des besoins des médecins et du système camerounais.

Confusion pourquoi?

D’abord parce que MEDCAMER se proposait de regrouper tous les médecins camerounais du pays et de la diaspora en son sein. Ceci nous a donné à notre grande surprise deux étiquettes, qui n’étaient bien sur pas les nôtres.

Étiquette numéro 1 : MEDCAMER serait un Ordre National des médecins bis. Que non!

En aucun cas MEDCAMER ne saurait avoir la fonction juridique et législative d’un ordre de médecins. L’O.N.M.C régit primairement les conditions légales d’exercice de la médecine au Cameroun, et est un organe de contrôle de l’application de ces normes. MEDCAMER ne peut en aucun cas décider de qui a le droit d’exercer au Cameroun ou pas, l’Ordre si. Même si ce point peut paraitre évident, il a du être « expliqué » à bon nombre de collègues, estimant que MEDCAMER marcherait sur les plates-bandes de l’Ordre. Ceci n’est bien sûr pas possible, MEDCAMER étant un partenaire de l’Ordre et non un ennemi.

Par extension seulement, l’Ordre est un espace associatif, destiné à rassembler les médecins autour de lui. Et si dans cette fonction l’Ordre était appuyé, on aboutirait certainement à une plus grande confiance des médecins dans leurs institutions de tutelle. Ce besoin de rassemblement corporatif se faisait plus que sentir au quotidien. Se retrouver dans ce qu’on a de commun est une force qui motive bien des débats dans toutes les sociétés actuelles.